Menaces sur la Logan
En Roumanie la taxe sur l’importation des véhicules anciens, qui favorise les ventes de Logan neuves, est remise en cause par la Commission européenne. L’usine doit aussi faire face à une menace de grève brandie par les syndicats qui veulent que les efforts de productivité faits se traduisent par des augmentations de salaires.
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L’industrie roumaine de l’automobile est à un tournant. En effet, le gouvernement roumain a introduit depuis quelques mois une forte taxe sur les voitures anciennes importées de l’Occident. L’objectif étant d’encourager la production de l’industrie autochtone, dont Dacia la filiale de Renault qui détient 45% du marché roumain, et diminuer au passage, la pollution provoquée par ces tacots.
« Il faut éviter que la Roumanie se transforme en poubelle de l’Europe à l’image de la Pologne qui a ouvert son marché sans prendre aucune précaution », clame François Fourmont, directeur général de Dacia, qui a première vue, prêche pour sa paroisse. Les choses ne sont pas cependant aussi simples car la Commission européenne trouve cette taxe trop forte. Ce qui selon le responsable français manque de cohérence, vis-à-vis de la lutte contre la pollution, et constitue un danger pour le marché du travail roumain. « Si la taxe est annulée, les ventes de la Logan connaîtront une diminution importante et la production de l’usine de Pitesti sera affectée », précise François Fourmont.
« Il faut savoir qu’aujourd’hui on compte en Roumanie environ 150 000 personnes qui travaillent pour l’industrie automobile dont 100 000 pour Dacia, sous-traitants y compris. L’usine de Pitesti travaille en 3x8 et on peut penser que l’annulation de cette taxe éliminera une des trois équipes ». Le directeur général de Dacia est cependant optimiste et considère que les autorités roumaines arriveront à un modus vivendi avec la CE à l’instar de ce qu’a fait la Hongrie qui a imposé des conditions assez sévères à l’entrée des voitures d’occasion dans le pays.
Autre crise que doit résoudre l’usine Dacia : la menace de grève lancée par les syndicats qui demandent une augmentation de salaire de l’ordre de 25 %. Une augmentation justifiée par l’amélioration de la productivité qui a été selon les syndicats de l’ordre de 80 % en 2006. Des chiffres que conteste la direction de l’usine, qui table sur une augmentation de 10 %. La confrontation continue à Pitesti et si un accord n’est pas trouvé, la grève commencera fin février ou début mars. Encore une preuve que l’industrie automobile roumaine entre dans la normalité.
Une lueur d’espoir tout de même. Selon François Fourmont, Dacia travaille sur un modèle moins cher que la Logan qui fera face à celui qu’annonce Toyota. Une voiture dont le prix se situera dans une fourchette comprise entre 3 000 et 4 000 euros…
Mirel Scherer
@ Industrie et Technologies